La liste des sites qui défendra l'inscription au Patrimoine mondial devra démontrer la Valeur Universelle Exceptionnelle du phénomène clunisien. C'est la capacité de chacun des sites candidats à participer de cette démonstration qui leur permettra d'être retenus dans la liste.
La déclaration de la Valeur Universelle Exceptionnelle est une déclaration idéale. Aussi, le Comité du Patrimoine Mondial propose de la préciser en la décomposant en un ensemble de critères, à la fois matériels et immatériels, appelés les attributs.
Ces attributs, l'équipe technique de la candidature est chargée de les identifier et leur liste s'affinera grâce aux échanges avec les candidats. Citons par exemple, "le style architectural", "l'influence dans l'organisation urbaine" ou "la participation à la création d'un "esprit" européen."
Le patrimoine des sites sera confronté à ces attributs pour déterminer leur capacité à refléter la Valeur Universelle exceptionnelle affichée par l'ensemble de la liste.
L'authenticité et l'intégrité, deux notions cruciales proposées -et imposées !- par l'UNESCO
Selon ICOMOS France, un bien authentique exprime ses valeurs culturelles de façon véridique et crédible. On peut simplifier en affirmant qu'un site doit être... ce qu'il prétend.
Un exemple pour comprendre. Si l'un des attributs met en avant tel type de construction, on vérifiera que le site qui souhaite rejoindre la liste s'inscrive bien dans la tradition architecturale annoncée ! La notion d'intégrité, complémentaire, impose au site de présenter des bâtiments, des oeuvres, en assez bon état et protégées pour représenter pleinement cette caractéristique.
Cela signifie donc qu'un bien modifié, reconstruit, ou qui abrite de nouvelles activités ne peut pas être retenu ? Pas du tout ! Ce qui compte, c'est que l'esprit lié à ces modifications permettent bien de faire le lien entre le passé et le présent.
Récemment, la cathédrale Notre-Dame de Paris a soulevé cette question. Au regard de la portée symbolique que le monde entier lui a attribuée quand elle est tombée, la flèche de Viollet-le-Duc a autant d’importance patrimoniale que la première pierre posée au XIIe siècle !
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